Le génie a pris forme masculine en la personne d’Hedi Slimane.
Le 5 juillet 1968, cet artiste nous a fait l’honneur de naître, et ne cessera tout au long de sa vie de bénir le monde de sa vision.Designer, photographe, écrivain, mélomane, mécène et businessman, Hedi Slimane est tout à la fois.
C’est dès le plus jeune âge que le parisien rencontre celle qu’il prendra pour épouse légitime : la photographie. Mais parce que la monogamie n’aurait été que frein à sa passion créatrice, il ne tardera pas à choisir sa première maitresse : la mode. Designer de talent, tous se battront pour ses merveilleuses attentions. Et c’est à la tête des créations Dior Homme qu’il séduira la planète entière.
Redéfinissant la silhouette masculine, il donna à l’homme toute son élégance androgyne. Le slim jean, les vestes réduites, le rock chic, c’est lui !
Notre bon vieux Karl a perdu 40 kilos pour porter les costumes d’Hedi, et aujourd’hui, c’est toute la rue qui respire la slim-man attitude ! Merci, merci d’avoir brûler ces pantalons larges informes, d’avoir enfin étiré et allégé cette feue allure engoncée !
Volage, amoureux des arts, il n’est fidèle qu’à lui même. Son goût sûr lui permet de mettre à profit ses inspirations et de créer son propre univers. Alors que les créations de ses pairs continuent d’être tributaire de passions saisonnières, Hedi Slimane élabore un véritable style personnel. A la tête d’YSL depuis 2012, il n’a pas hésité à dépoussiérer la grande maison en la rebaptisant Saint Laurent Paris et en délocalisant le studio de production à Los Angeles. Faisant fi des critiques et appréhensions du milieu, ce missionnaire continue de nous apporter la bonne nouvelle : le beau l’emportera.
En parallèle, nul ne saurait ignoré l’amour du créateur pour la musique. Toujours avec cette caractéristique attention chirurgicale, Slimane choisit les musiques de ses défilés parmi les compositions d’artistes qu’il chérit. Et en véritable mécène, il a soutenu de nombreux groupes alors encore méconnus.
La bande à Slimane ne va qu’en s’accroissant :The Drums, Phoenix, Beck, Kate Moss (évidemment) Pete Doherty (Slimane immortalisa deux années de la vie chaotique du rockeur dans son livre London Birth of a Cult), Gus Van Sant, et la liste est encore longue !
Mais l’amitié du créateur se mérite et peut se heurter à l’intransigeance du personnage. Il sait faire montre d’une extrême exigence à l’encontre des heureux élus conviés à ses shows. « I am a God » sera la réplique d’un Kayne West vexé d’avoir été contraint de ne pouvoir assister au défilé d’Hedi Slimane qu’à la condition de refuser de participer aux autres.
En ce qui me concerne, ma dévotion pour Saint Hedi est inébranlable, et chacune de ses créations est une nouvelle religion !
